Cette exposition est une invitation.
Une invitation à porter un regard singulier, et peut-être nouveau,
sur l’homme intime et sur le grand Chef d’État que fut Georges
Pompidou, quarante cinq ans après sa disparition le 2 avril 1974.
Cette démarche venue d’un Député de 33 ans, dont la génération est bien éloignée de Georges Pompidou, pourrait surprendre. Deux personnages ont compté dans l’enracinement de mon engagement politique : Jacques Chirac et Georges Pompidou.
Ces deux personnages sont profondément liés. Avec Georges Pompidou, j’ai le bonheur d’avoir la terre lotoise en commun. Georges et Claude Pompidou étaient amoureux du Lot. J’en suis, à mon tour, un Député heureux et amoureux. Georges Pompidou, sa personnalité, son action et la trace qu’il a laissé dans notre histoire politique, sont sous-estimés.
Georges Pompidou était la France ; il vivait la France ; il sentait la France ; il savait guider la France et les Français. Georges Pompidou donnait du sens à chacune de ses déclarations, à chaque décision politique. Il a toujours conduit les Français, sans jamais les écraser de sa culture, sans jamais leur donner ou faire la leçon. En les respectant et les considérant.
Cette exposition veut porter sur Georges Pompidou une lumière nouvelle : la lumière du doute et de l’humilité. Découvrir Georges Pompidou, c’est à mes yeux découvrir la place du doute dans la construction d’une personnalité politique. Ce doute et l’humilité, qui en est l’expression publique, sont des qualités politiques.
Le doute a été un compagnon de route pour Georges Pompidou, depuis sa jeunesse, en passant par les heures de ses grands choix politiques, pour terminer par sa mort.
Doute face à l’ambition ; doute face au sens de la Politique ; doute face à l’art et la poésie ; doute face à l’économie ; doute face à l’Histoire, face à la Justice des Hommes ; doute face à l’équilibre des pouvoirs ; doute face à la technique ; doute face à la fidélité au Général de Gaulle ; doute face à la vie, face à la mort.
Ce doute pourrait apparaître comme une faiblesse en politique. Au contraire, c’est un doute qui fonde, solidifie, charpente Georges Pompidou. Ce doute et cette humilité ne sont, sans doute, pas pour rien à la trace qu’il a laissé dans notre Histoire politique. Le travail sur cette exposition a débuté il y a plus d’une année.
Aujourd’hui, parcourir ces manuscrits, revoir ces images et relire ces discours pompidoliens, trouve une actualité nouvelle. Manquer de doute et d’humilité est un des pires poisons de l’exercice du pouvoir. Redécouvrir Georges Pompidou, c’est réhabiliter le doute en Politique et c’est lutter contre le règne funeste des certitudes.
Remerciements au Professeur Alain Pompidou, qui a su transmettre héritage et passion familiale;
Remerciements à l’Institut Georges Pompidou, pour ses précieuses ressources;
Remerciements à Michael Miguères.
Préface du Professeur
Alain Pompidou.